Elie a eu du mal a commencer sa vie en France quand il est arrivé à 18 ans en France, et ce n’est que 10 ans plus tard après avoir réussi à être accepté comme professeur d’anglais qu’il pensa pouvoir avoir de bonnes chances d’être naturalisé, la rencontre a été difficile au premier abord car Elie portrait des écouteurs, et il m’a fallu bien 10 bonnes minutes pour qu’il commence à se livrer. Il m’explique que son parcours de naturalisation est très “facile” par rapport à ses aurtres amis. J’apprends qu’il est américain, qu’il a peur de l'extrême organisation de Trump avec le plan 2025 pour militariser la police. Il se dit qu’il a de la chance d'être en France. Je suis touché par l’expression “T’es mort dans le film” que me dit Jean-Pierre, Éboueur, en sortant du parking de ce nouvel immeuble du bout de la rue Bichat, simplement pour me dire que je suis bloqué dans sa cour. J’ai eu un peu peur de déranger Juliette à la Terrasse du Louis corner qui était illuminée par un rayon de soleil, et qui attendait une amie alors qu’elle venait de rompre avec sa copine 3 jours avant, d’un accord mutuel, avec une tristesse effacée par le soleil. Il se trouve qu’elle attendait vraiment cette rencontre, enfin je crois, nous nous sommes senti gêné et je me demande s’il fallait que je m’en aille ou que je reste jusqu'à son vol pour Tunis, dans lequel il restait 25 places. Oui, sa Chapka devait nous faire deviner qu’elle était Pilote, elle lui donnait un air de parisienne d’hiver au soleil. Son amie est arrivée et nous avons voulu nous en aller pour les laisser tranquille. Nayat reste encore un peu à Paris avant un hiver plus marqué et son départ pour Barcelone, finalement Nayat nous veut aussi, enfin aime bien qu’on soit là, et veut participer à la prochaine dérive. J’ai voulu dire 7 ou 8 fois on va y aller, par peur de déranger, comme dans un dîner ou on pense qu’il se fait tard. A posteriori nous aurions dû creuser. J’ai voulu d’ailleurs dire adieu pour la beauté du symbole et la force du mot, et Juliette m’a relancé sur l’histoire d’une femme que nous appellerons Svetlana, qui lui a acheté une cigarette, que j’imagine assise dans un café du Louvre, seule, apres avoir rompu a son mari, une histoire qui met presque en abime celle-ci. Nayat m’explique qu'à Lisbonne elle avait un carnet dans lequel elle posait la question suivante aux gens : ‘A quoi penses-tu en ce moment ?’ Je pense à répartir drifter, mais il faisait froid ! Et les gens sont chez eux derrière les murs

Nous repérons des personnes coiffées de chapeaux de mousquetaires sur le trottoir d’en face. Il s’agit de la troupe de théâtre, les framboisiers, originaire de Lille. Ce nom a été choisi par les membres majoritairement féminines de la troupe en 2010. Ils jouent Don Juan et Hamlet. Nous apprenons que le théâtre de la rue Bichat a été créé par Michel Fugain et nommé en mémoire de sa fille perdue, Laurette. A cette occasion, “le diablotin” de Don Juan s’est souvenue avoir rencontrer Marie Fuguin, la femme de Michel lors d’une émission TV sur France 2 avec son père présentée par Delarue. Le thème de la l’émission était “suis-je trop fleurs bleu pour trouver l’amour?”.  Nous n’avons malheureusement pas eu la réponse à cette question fatidique. Le théâtre Laurette a également été un lieu de refuge lors des attentats du 13 novembre, la troupe du théâtre est venue en aide aux victimes. On tourne la tête, une troupe de théâtre devant une théâtre délabré qui ne paie pas de mine, mais remplit d’affiches de représentation : Laurette théâtre  5 personnes : 1 garçon, créateur de la troupe, 4 filles – tous venant de Lille_ la troupe s’appelle les framboisiers – ca a été voté en 2010 – les garçons n’étaient pas d’accord mais les filles ont remporté la majorité des votes (parmi 15 noms proposés par le créateur de la troupe). Ce soir ils jouent à 17h Dom Juan, et aussi à 21H. Toutes les semaines – ils jouent aussi à Lille à villeneuve d’asq et à Fives. Et puis on se parle un peu plus : le théâtre de Laurette a été créé par Michel Fugain en la mémoire de sa fille décédée Laurette.  Et puis une des comédiennes se souvient : j’avais rencontré Marie Fugain sa femme lors d’un plateau télé animé par Jean-Luc delarue. Le thème de l’émission : êtes-vous trop fleur bleue pour rencontrer l’amour. C’est son père qui avait été embarqué par sa femme de l’époque. Elle avait 13ans. ET puis la concierge du théâtre ouvre la porte d’à côté : vous restez dans le froid ou vous rentrez ? c’est l’heure de se quitter sur un bon merde. C’est ce qu’on se souhiate au théâtres souhaite.

 

On continue mais chou blanc – on voulait une vieille dame mais elle rentre trop rapidement dans son immeuble- chassée par le froid / Petit pause babka pour les retrouvailles radiodays. Et puis ça reprend – une femme blonde malingre fume dehors, porte entre-ouverte. Marine se lance et pitche – elle appelle son mari Emmanuel – il est producteur de musique de films, de pub, même pour les JO. Ils sont ouverts, l’air quasi débonnaire. Il nous propose de rentrer > un sanctuaire musical : un studio de musique, 12 pianos, une salle remplie de vinyles et les conversations commencent : on se raconte, ce qu’on fait ce qu’on aime. Il travaille pour plage TV – elle pour neoclinic, des implants capillaires, après une carrière en arbitrage international. Mais ce qu’elle aime c’est le business. Foodora d’abord, qui a connu un contrôle urssaf – 80% de stagiaires – ils étainet mal barrés 

Emmanuel fait du probono pour malik judy 
Et puis leurs voisins : hazanavicius et sa femme, au fond de la cour. 
Ils veulent suivre les prochaines aventures de Marine et Lionel, leur tour du monde.
Emmanuel me parle de Crystal Pythe, une chorégraphe que j’ai manqué l’année dernière à l’opéra bastille. Il parait que son travail est dingue ; Il faudra que j’aille la voir. Il nous ouvre la porte qui donne sur la cour, on file au fond découvrir la devanture de la maison hazanavicius. C’est rien mais tu te sens au cœur d’un privilège. Allez c’est le moment de rentrer pour tout raconter”


Au hasard d’une déambulation dans le bas de la rue Bichat, une porte entrouverte nous intrigue. Clémence, une cigarette à la main, nous explique qu’il s’agit du studio de musique de son conjoint, Emmanuel. Ce dernier arrive et nous invite alors à rentrer parce qu'on a l’air sympa”. L’intérieur est magnifiquement décoré, moderne, de très bon goût. Un enfant joue à un jeu vidéo vintage dont le son est amusant.

Il  y a deux studios au rez-de-chaussée, et une partie du  sol en verre transparent laisse deviner un troisième studio au sous-sol. On est pas sur un studio amateur. Il nous dit de le suivre et nous guide dans la première salle, magnifique, remplie de claviers de toutes sortes, de guitares et d’amplis. Il nous explique qu’il produit de la musique pour films et séries. Malik Djoudi a enregistré deux albums sur place. Clémence nous rejoint, on partage un morceau de nos vies, elle nous raconte qu’avant elle était avocate, aujourd’hui reconvertie en entrepreneur: Neo Clinique, le turfu de l'implant capillaire. Ils nous confient un dernier secret: l’impasse à côté vaut le détour: Michel Hazanavicius et sa compagne Bérénice Béjo habitent ici. 


Aussi: le bas de la rue Bichat était des ateliers de fabrication de cuir! 

La danse du labrador. C’était aujourd’hui. 2 acrobates mettent enfin un mot sur cette dynamique inconsciente qui m’anime depuis toujours : drifter.  Une femme danse sur un balcon avec de la musique, cigarette au bec, 25 ou 30 ans, heureuse et fatiguée par une probable longue nuit.  Elle est au 3ième étage, on se jette des “merci pour la musique” à quoi elle répond “I don’t speak french”.  Ce premier échange donne le ton, la suite sera plus fluide, on drift.  On aborde Mariella et son petit chien, ce n’est pas le sien, elle fait du bénévolat pour un grand coiffeur parisien.  Le petit s’appelle Skippy, il a 3 ans et c’est son anniversaire aujourd’hui. Il adore les balles, il est doux comme un agneau et mignon comme brad Pitt dans Thelma & Louise.  Mariella nous invite dans l’immeuble ou elle gardienne. On joue avec Skippy. Good times.  On retrouve Angélique qui s’infiltre chez une teinturier Slovaque et Orthodoxe, en France depuis 54 ans avec un accent qui ne se cache pas.  Mayte nous parle d’une amie qui s’est coupé la main, puis s’est faite soigner à l’hôpital saint louis.  Merveille de la vie, on la croise quelques minutes plus tard par hasard.  Moquerie de la vie, elle s’est brouillée à mort avec Mayte, pas un mot depuis 3 mois.  Ignorant cet antécédent et pensant parler à une Inconnue, je lui saute dessus : “peux-tu me parler d’un secret de la rue Bichat” ?  Blanc, regard gêné, les visages deviennent rouges, que se passe-t-il.  Pas de secret, elle part, on debrief.  Quelques minutes plus tard, seconde rencontre improbable, Mayte retrouve une amie Espagnole (Nayat) en plein échange avec d’autres drifter.  On passe devant le café du Canal, accueilli par Hugo, chic type, à l’aise et sur de lui.  Il nous parle de son speak-easy qui ouvre 2x par mois, un lieu confidentiel aux d’autres gens à l’aise et sur d’eux doivent se retrouver.  On ira, l’endroit s’appelle hapax expérience. Peut-être que l’on t’y retrouva ?  Et viens la rencontre avec Frédérique, un bateau pas badant. 65ans en pleine ballade avec sa femme et leur petit fils.  Il nous partage tous ses secrets, ses rues préférées à Paris, la piscine qui existait rue Bichat, le premier mur de paris subventionné par la mairie de paris pour les taggers, la rue se dévoile. 

Puis vient Samir - éboueur qui vient de déménager dans les appartements de la cité de paris - bâtiment de 2016 avec facade en bois. Samir fume sa cigarette, et nous remercie de prendre du temps pour échanger, il n’aime pas les passants qui prennent des photos volées sans parler. Il nous partage sa meilleur punchline : “il est mort dans le film” Le bâtiment est magnifique, facade en bois et petit jardin suspendu.  La danse du labrador s’arrête la, quelques heures à alpaguer les passants. 

C’est beau le drift. 

J’ai poursuivi celui qui était parti avec mon portable.
J’ai hurlé, il me l’a rendu. Il y avait dedans toutes les photos de mes enfants.


Un jour mes amis du bled m’ont appelé pour savoir si j’allais bien. Je n’ai pas compris, alors ils m’ont parlé des attentats qui avaient eu lieu la veille au café du coin, à vingt mètres de chez moi. J’étais passé devant quelques minutes avant la fusillade. Sans le savoir, j’avais frôlé la mort.


Rue Bichat, chacun est différent mais tout le monde se comprend.

Je suis arrivé à Paris depuis la Palestine quand j’avais 3 mois. C’était la guerre là-bas, comme aujourd’hui. Je n’ai pas de parents. Je n’ai jamais quitté le 11e arrondissement depuis.
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